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Quand la Belgique parle : comprendre les belgicismes en français

Les belgicismes, ces particularités du français parlé en Belgique, représentent un aspect fascinant de la langue française. Ils offrent une perspective unique sur la manière dont la langue peut évoluer et s’adapter aux cultures régionales.

Voici un article dédié à explorer certains de ces termes spécifiques à la Belgique, avec leurs significations en français standard.

Les belgicismes, c’est quoi ?

Le français de Belgique regorge d’expressions et de mots uniques, appelés « belgicismes », qui peuvent parfois dérouter les francophones d’autres régions. Ces particularismes linguistiques enrichissent le français d’une couleur locale et témoignent des influences linguistiques variées, comme le néerlandais et les dialectes locaux. Les belgicismes peuvent concerner le vocabulaire, la grammaire ou la prononciation.

Belgicismes courants

Voici un tableau illustrant quelques belgicismes fréquents, accompagnés de leur équivalent en français standard.

Belgicisme Signification en français standard
Septante Soixante-dix
Nonante Quatre-vingt-dix
Dringuelle Pourboire
Kot Logement étudiant
Savoir de Connaître
Brol Désordre, objets sans valeur
Déjeuner Petit-déjeuner
Dîner Déjeuner
Souper Dîner
Essuie Serviette, torchon

 

Quelques Explications :

  • Septante et nonante: Alors que la plupart des francophones utilisent « soixante-dix » et « quatre-vingt-dix », les Belges utilisent « septante » et « nonante » pour plus de clarté et de simplicité.
  • Dringuelle: Ce terme désigne ce que l’on donne comme pourboire, surtout utilisé dans les contextes de services.
  • Kot: Un mot indispensable pour les étudiants en Belgique, désignant un petit logement, souvent une chambre dans une résidence universitaire.
  • Brol: Très utilisé pour parler d’un ensemble d’objets hétéroclites et souvent sans grande valeur.
  • Déjeuner, dîner, souper: Ce décalage dans les repas peut prêter à confusion pour un Français de France où le déjeuner est le repas de midi et le dîner celui du soir.
Quiproquos amusants : quand les belgicismes pimentent la conversation

Imaginez un Belge en France, commandant « un déjeuner » dans un restaurant parisien à midi et se voyant proposer des croissants et du café, alors qu’il s’attendait à un repas complet ! Ou encore, un Français en Belgique, surpris de recevoir une invitation pour « souper » à 19h, et découvrant qu’il s’agit en fait du dîner.

Les belgicismes peuvent également prêter à sourire dans des situations plus quotidiennes : un Belge demandant un « essuie » dans une boutique pour essuyer une tache, et le vendeur lui tendant non pas un chiffon mais un ensemble de serviettes de bain. Ces petits malentendus linguistiques ne manquent pas de créer des moments de confusion charmante et de rires partagés, soulignant à quel point les mots peuvent voyager, mais pas toujours leurs sens.

Un Belge serait-il compris en France ?

Bien sûr, un Belge s’exprimant en français serait généralement bien compris en France, malgré l’utilisation occasionnelle de belgicismes. La plupart de ces particularités linguistiques belges sont soit compréhensibles par le contexte, soit suffisamment proches de leurs équivalents français pour ne pas entraver la compréhension.

Néanmoins, certains mots spécifiquement belges pourraient susciter de la curiosité ou nécessiter une explication, comme « kot » pour un logement étudiant ou « dringuelle » pour un pourboire. Ces différences enrichissent les échanges et peuvent même devenir un sujet de conversation intéressant, illustrant la diversité et la richesse de la langue française à travers ses variantes régionales.

Belgicismes supplémentaires

Ces tableaux montrent comment certains mots peuvent avoir des significations totalement différentes ou des usages spécifiques en Belgique, enrichissant ainsi la diversité de la langue française.

Ces belgicismes, lorsqu’ils sont utilisés dans le bon contexte, ajoutent une touche d’authenticité et de régionalisme à la communication.

Belgicismes Alimentaires
Pistolet Petit pain rond
Boulette sauce lapin Boulette de viande avec sauce sucrée
Couque Brioche ou petit pain sucré
Tartiner Mettre de la confiture, du beurre, etc. sur du pain
Blanc de poulet Tranche de jambon de poulet
Belgicismes Quotidiens
Guindaille Fête étudiante, souvent très arrosée
Ring Périphérique ou route de contournement
Blocus Période intense de révision avant les examens
S’empiffrer Manger goulûment
Relâche Vacances scolaires ou jour sans école
Belgicismes dans les Relations Sociales
Baraque Maison, souvent de manière familière
Péket Boisson alcoolisée à base de genièvre
Tchatcher Bavarder, parler beaucoup
Bobette Sous-vêtement
Chique Bonbon ou morceau de chewing-gum
Belgicismes Professionnels
Facteur Postier
Réclamer Demander, exiger
Piquet de grève Grève avec blocage de l’entreprise
Syndicat Organisation représentant les travailleurs
Écolage Frais de scolarité ou formation professionnelle
Belgicismes Véhiculaires
Camionnette Fourgonnette
Essence Carburant (généralement de l’essence)
Autoroute Voie rapide ou autoroute
Déviation Détour
Amende Contravention
Belgicismes dans le Divertissement
Banc Rangée de sièges dans un théâtre ou cinéma
Brocante Marché aux puces
Casse Échec, dans le contexte d’un film ou spectacle raté
Foire Grande fête populaire ou marché
Match Partie de sport (souvent football)
Belgicismes dans la Nature et l’Environnement
Bois Forêt
Zinneke Bâtard (souvent utilisé pour un chien)
Plaine de jeux Aire de jeux
Décharge Dépotoir
Sentier Chemin pédestre
Belgicismes Idiomatiques
Savoir quelque chose en suffisance Savoir quelque chose suffisamment
C’est cadeau C’est gratuit, offert
Faire la file Faire la queue
Il fait doux Le temps est agréable, ni trop chaud ni trop froid
Prendre congé Prendre un jour de repos

 

 

Les belgicismes sont plus qu’une simple curiosité linguistique; ils sont une porte ouverte sur la culture et l’histoire belges. Ils montrent comment une langue peut varier de manière significative même parmi des locuteurs qui partagent une grande partie de leur histoire linguistique et culturelle. En découvrant ces expressions, on ne peut que s’enrichir et apprécier la diversité de la francophonie.

Cet article offre un aperçu des belgicismes les plus courants, mais la langue française en Belgique est riche de beaucoup d’autres termes et tournures qui méritent d’être explorés. Que vous soyez linguiste, amateur de langues ou simplement curieux, les belgicismes sont une facette fascinante du français à découvrir.

 

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Vincent Hermanns
Vincent Hermanns
Directeur commercial — Agence Media 112